Le miroir de l’Âme
Jour-X du confinement. À l’heure où j’écris cet article, on parle de plus de 3 milliards de personnes confinées chez eux. Soit environ 1/3 de la population mondiale. La cause : tout le monde le sait pas besoin de le rappeler.
Mais pourquoi nous parler de ça ? Rien à voir avec le titre ! Ô bien au contraire je dirai et vous allez voir où je veux en venir.
Se regarder dans le miroir de la salle de bain
Je pense que vous êtes comme des milliers de gens à vous regarder tous les matins dans le miroir de la salle de bain. Ce geste anodin permet « d’arranger » notre image pour nous fondre dans notre milieu social. D’être l’image que nous souhaitons refléter auprès des personnes qui nous entourent.
Mais que voyons-nous réellement dans ce miroir ? Est-ce que nous voyons un être parfait qui pourra réussir toutes les épreuves que la vie lui mets sur son chemin ? Ou un parfait looser qui croit qu’il va rater sa vie ? En gros : voyons-nous nos côtés positifs et/ou négatifs dans l’image qui est reflétée par ce petit élément ?
Faites l’exercice : observez-vous durant 5 min dans la glace.
Pour ma part, j’y vois mes imperfections : mes sourcils broussailleux, mes cheveux rebelles, mon nez tordu MAIS AUSSI tout ce que j’aime : mes yeux marron limitent noir tel un animal féroce, ma peau et mes légères rides d’expression qui font que je ne fais pas mon âge, la couleur de mes cheveux.
Pas évident d’arriver à voir les deux : le côté obscure et le côté lumière. Bien souvent, on ne voit que nos défauts car on souhaite rentrer dans un certain standard que nous impose la société. Les tendances actuelles dénoncent justement cette pression sociétale de la perfection et nous poussent à accepter nos imperfections.
Mais est-ce que cette image qui est projetée dans ce miroir représente réellement notre Âme ? Est-ce que c’est elle qui fait la personne que nous sommes ?
Et si notre véritable miroir, c’était les autres
Ah ah je sens que vous commencer à voir le lien avec mon introduction et le confinement ! Eh oui : est-ce que notre véritable miroir ne serait ce pas l’autre ? Combien d’entre vous se retrouve actuellement enfermé avec son/sa chéri.e, ses enfants, ses colocs et j’en passe car il existe plusieurs scénarios possibles.
Il y a aussi les personnes seules. Mais quel rapport avec l’article, me diriez-vous pour ces personnes-là ? Ils sont eux aussi concernés par ce que je vais développer dans les prochains paragraphes.
Cette période de confinement nous pousse à vivre à quelques centimètres de l’autre. Les premiers jours, tout va pour le mieux mais plus les jours passent plus les tensions commencent à venir. Il est vrai que nous avons tous besoin d’un certain espace pour pouvoir « respirer », pour avoir notre jardin secret.
La promiscuité avec l’autre nous fait remonter / réaliser que ce qui nous agace chez l’autre c’est le miroir de nous-même.
Exemple avec une situation concrète
Je vous donne un exemple. Je vis actuellement en coloc avec 5 personnes. Au fil des jours, certains d’entre nous peuvent avoir un comportement « égoïste » (de mon point de vue) : comme fumer plus souvent sans faire attention que l’odeur puisse accommoder le reste des personnes qui vivent dans l’appartement. En laissant la fenêtre ouverte, par exemple. En temps normal, cette règle est respectée. Mais avec la tension de l’enfermement, très vite (pardon pour l’expression) « on s’en bat les couilles ». Je ne vous cache pas que ça m’a mise dans une colère monstre (que j’ai contenue en essayant de faire passer un message plus doux, enfin je pense !).
Pourquoi cette colère ?
Retour dans le passé : à l’arrivée de mon frère, j’avais 6 ans. Pendant 6 ans, j’ai été élevée comme une princesse. La cerise sur le gâteau, j’étais la seule petite fille du côté de mes grands-parents paternels. Autant vous dire : UNE REINE. Sauf que quand un petit garçon pointe le bout de son nez et que du jour au lendemain on vous demande de partager sans y être préparé : vous avez du mal à comprendre. J’étais d’un égoïsme FOU ! Je le réalise avec les années qui passent.
Quand mon frère allez chercher le goûter, il prenait toujours deux gâteaux : un pour moi et un pour lui. Quand c’était mon tour : je me cachais dans la cuisine et je mangeais le paquet toute seule EN ENTIER ! Ni vu, ni connu. Le pire dans cette histoire c’est que je disais que c’était lui qui avait tout mangé. Je pense qu’en matière d’égoïsme, le niveau était bien élevé !
Avec les années, j’ai appris pourquoi il était important de partager et d’être égoïste de manière consciente en fonction des situations.
Le miroir de la situation
Ces deux exemples, je les mets en parallèle. Car dans les deux situations, on pense avant tout à soi avant de penser à l’impact sur les autres. La colère qui m’est montée avec mes colocs, reflète un côté obscur que j’ai du mal à accepter aujourd’hui. Car c’est une part d’ombre que j’ai voulu enfouir au plus profond de moi car je sais quand étant égoïste petite, j’ai blessé de manière involontaire une personne qui était chère à mon cœur : mon frère (même si entre nous je ne pense pas qu’il était traumatisé. Je lui poserai la question 😅).
Depuis le début de ce confinement, je suis confrontée à plusieurs situations qui font remonter des blessures, des parts d’ombre car je suis face à des circonstances qui chamboulent mes émotions. Je prends le temps de les analyses d’en faire part à des ami.e.s qui sont extérieurs pour avoir un autre point de vue et comprendre qu’est-ce que ça vient toucher chez moi. Car le miroir est là ! Il est en train de se jouer devant mes yeux, dans la vie de tous les jours.
Je m’aperçois aussi que les défauts de certains que j’ai du mal à supporter sont mes propres défauts. Il n’est pas toujours facile de les accepter. Je trouve que tout cela est un très bon exercice pour avant tout arriver à se comprendre. Je ne dis pas que c’est facile à faire mais posez-vous cette question : qu’est-ce qui m’agace / me dérange chez l’autre et pourquoi ? Vous serez surpris par la réponse.
Après attention, il ne faut pas généraliser. Toutes les situations ne font pas miroir.
Et les personnes seules me direz-vous, elles ne sont pas confrontées à tout ça ?
Mon analyse : elles sont enfermées avec elle-même ! Et là quel défi !
Si vous me suivez depuis un moment, vous savez qu’il y a deux ans j’ai fait Vipassanā. Si vous n’avez pas lu mon article sur cet exercice, je vous invite à le retrouver en 👉 cliquant-ici 👈.
Un rapide résumé : Vipassanā c’est 10 jours de méditation intensive, sans parler. Une reconnexion avec la petite voix qui sommeille en nous.
Croyez-moi, cet exercice n’est pas donné à tout le monde ! Je pense donc à toutes ces personnes qui se retrouvent chez elle face à elle-même. Plus personne avec qui échanger à moins d’abuser des Facetime, Zoom, WhatApps et autres applications de communication / réseaux sociaux pour fuir la rencontre avec soi-même.
Cette petite voix qui commence à remonter petit à petit. Les peurs, les doutes, les remises en question, les angoisses et j’en passe. Le miroir prit en pleine face. Impossible d’y échapper, il est face à nous. Les dix mille questions qui remontent : pourquoi, comment, qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?
Entre nous : affrontez cette rencontre avec vous-même. C’est le plus beau cadeau que la vie peut vous faire. Car vous allez découvrir une personne bien plus forte que vous ne le pensez, avec des capacités extraordinaires dignes d’un/une super-héros.
Ouverture de la réflexion / exercice sur notre miroir
Je lance donc le débat / exercice : est-ce que ce confinement ne serait pas une épreuve pour qu’on s’accepte tel que nous sommes avec nos qualités et nos défauts ? Qu’on fasse preuve d’indulgence envers soi-même et par la même occasion envers les autres ? Car nous sommes juste un miroir les uns par rapport vers les autres !
Je sais que vous avez dû le lire plusieurs fois mais est-ce que ce confinement n’est pas un exercice que nous inflige la Terre Mère pour renouer avec notre Âme. Celle qui s’est perdu dans les méandres de la société. Celle qu’on veut taire car on a peur d’écouter notre petite voix, peur d’être face à notre propre visage, peur de réaliser les choses qu’on a pu faire et qu’ils ont blessé notre entourage. C’est le temps du pardon, de l’acceptation, de la remise en question pour avancer vers une version de nous-même bien meilleur.
Je ne suis pas psychologue, encore moins thérapeute. Cette réflexion est le fruit de mon expérience et non une vérité absolue. Elle est basée sur aucune étude. Vous êtes libre de partager mon point de vue ou pas.
Conclusion
Laisse-moi un petit commentaire ci-dessous 👇 pour partager ton point de vue et enrichir cette réflexion 😎
Mes chers colocs, vous savez que je vous aime et que cet exercice et un exercice collectif. Je devais prendre un exemple et malheureusement c’est tombé sur vous 😁
Mon cher frère, tu sais à quel point je t’aime et à quel point je suis fière d’être ta sœur. Malgré la distance nous apprenons encore l’un de l’autre, nous grandissons encore ensemble même si nos épreuves de la vie sont différentes. Nous sommes liés à jamais par le sang et bien plus encore.
Comme je dis toujours : prenez soin de vous, personne ne le fera à votre place ❤
#restezchezvous #çavabienaller🌈
Pour aller plus loin
En cet période de proximité, il est cependant parfois difficile de garder son calme. Les tensions peuvent monter et créer des conflits. « Les rumeurs » disent qu’en Chine, suite à cette épisode, les divorces ont augmenté (les bébés sûrement aussi verdict dans 9 mois). Je vous invite à regarder cette petite vidéo, ci-dessous 👇, sur la communication non violente et vous renseignez sur le sujet.
NOTE TRÈS IMPORTANTE : Si vous connaissez une personne ou si vous-même subissez des violences conjugales ou des violences de la part de votre entourage, la violence n’est pas tolérable ! Qu’elle soit physique ou psychologique : elle doit être dénoncée. Le problème ne vient pas de vous, mais de la personne qui vous fait subir cette maltraitance. Vous avez des droits et vous devez les faire respecter.
Je vous invite à appeler le numéro d’urgence pour :
- la France qui est le 3919 ou police secours au 17
- le Québec qui est le +1 800 363-9010 ou à consulter le site internet : www.sosviolenceconjugale.ca
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